Agents immobiliers Montréal

L'Agent Immobilier: Un mÉTIER (Un peu) Moins facile qu'avant

*Article en attente de publication, Courtier Immobilier Mireille Boisjoly, 25 nov 2013

Dans les années 1980 et 1990, la profession de courtier immobilier était souvent l'une des plus lucratives parmi  l'ensemble des occupations indépendantes  au Québec à titre de travailleur autonome. Grosse voiture, grosse maison, gros train de vie, horaire souple et grande liberté d'action, le courtier faisait des envieux dans la famille et le voisinage.  D'une part, la valeur des maisons grimpait constamment suivant une logique et une tendance qui semblaient ne jamais vouloir s'arrêter. De l'autre, il n'y avait souvent qu'un seul agent immobilier par village ou un par quartier résidentiel dans une même ville. Au même titre que le notaire, le vétérinaire, le maire ou même le député, tout le monde connaissait son nom et reconnaissait ce visage qu'on l'on apercevait un peu partout sur des affiches depuis de nombreuses années. L'agent immobilier vivait et évoluait dans une quasi situation de monopole tant commercial que de notoriété.

1. Des revenus en baisse à prévoir.

Selon les économistes, le vieillissement des baby boomers, le décès de leurs parents, le faible taux de natalité observé entre 1985 et 2005 ainsi que le flux d'immigration gravitant autour de 40.000 nouveaux arrivants par année au Québec sont autant d'éléments préparant une tempête parfaite dans le secteur immobilier. Le parc de maisons principales et de résidences secondaires atteint un seuil stratosphérique avec plus de 6 millions d'unités disponibles en 2014 dans la Belle Province pour seulement 3.2 millions de ménages répertoriés au recensement de 2011. Aussi, avec un salaire moyen qui stagne à 1% de croissance depuis 10 ans et des travailleurs de 24 à 35 ans qui gagnent aujourd'hui un peu moins que leurs parents au même âge en dollars actualisés, et des taux d'intérêts bancaires qui se négocieront à quelques points de pourcentage plus élevés dans un horizon 2014-2020, les données financières indiquent que la valeur d'acquisition moyenne des propriétés se stabilisera et encaissera même, selon toute vraisemblance, un recul très marqué dans la majorité des municipalités québécoises. En clair, si la baisse des prix permettra aux jeunes ménages d'acheter à moindre coût, la commission des agents immobiliers encaissera un recul directement proportionnel.
La réalité financière du courtage a aussi progressé en défaveur des courtiers qui doivent aujourd'hui payer davantage pour leur appartenance à des bannières, leur protection d'assurance professionnelle, frais de gestion et de la publicité plus éclatée et éparpillée que jamais sur des dizaines de médiums à la fois traditionnels et électroniques. Autant de suivi de facturation, de placement média et de dossier à suivre/gérer qui font en sorte qu'il n'est plus rare de voir un professionnel collaborer avec un(e) adjoint(e) administratif(ve) à temps partiel ou plein.
À tout ceci, il faut encore ajouter la compétition plus nombreuse et féroce que jamais entre milliers d'agents alors que les nouvelles lois et réglementations font la belle part aux vendeurs qui, de plus en plus, magasinent les professionnels du courtage par entrevues et appels d'offre, la "soumission" à la commission la plus basse faisant foi de tout chez plusieurs, de la même façon que l'on magasin aujourd'hui armoires de cuisine ou un entrepreneur en rénovation résidentielle.

2. Maintien d'une relative facilité d'accès au métier

Certes, les nouvelles règles de l'OACIQ (notamment un cours allongé à 550 heures de formation et un examen plus difficile) ont considérablement alourdi le processus d'obtention d'une licence et contribué à éliminer du marché des aspirants moins déterminés ou ne disposant pas de toutes les ressources intellectuelles requises pour évoluer dans l'industrie. Mais le métier demeure accessible aux candidats sérieux qui sont prêts se concentrer vigoureusement sur  leurs études, d'autant plus que les frais de formation ne s'élèvent qu'à quelques milliers de dollars que les nouveaux programmes poussent comme des champignons dans les institutions d'enseignement, autant dans les grandes villes que dans les régions éloignées.
Un nouvel inscrit à un établissement d'enseignement débutant ses cours le 1er septembre peut aisément imaginer réussir son programme et ensuite son examen pour être opérationnel aussi tôt que le printemps suivant, un délai de seulement 6 mois s'éparant la décision d'épouser la profession et le début du travail en soi. Il s'agit là d'un délai, de coûts et d'un degré d'implication se situant à des années lumières des efforts et difficultés requises pour devenir avocat par exemple ou des centaines d'autres emplois qui requièrent un bac, une maîtrise et des années de stage ou d'internat.
Cette accessibilité au métier d'agent immobilier contribuera à maintenir à flot continu de nouveaux diplômés qui, chaque année, se joindront à la concurrence et élargiront les rangs en espérant pouvoir tirer leur épingle du jeu.
Finalement, il faut mentionner que de plus en plus d'agents immobiliers font cavalier seul et plutôt que de rejoindre un bannière telle Remax, La Capitale Vendu, Sutton, Royale Lepage etc. décideront de fonder leur propre bannière par regroupement indépendant et local, ou encore de fonctionner en mode "freelance".

Programme scolaire agent immobilier Rosemont Mtl